Tchernobyl: drames à la chaîne
Entre 6 et 7 millions de personnes vivent encore dans les 150 000 km2 de territoires contaminés au césium en Ukraine, en Biélorussie et en Russie. Victimes de l’irradiation lors de l’accident ou même victimes de la contamination interne par l’ingestion d’aliments cultivés dans ces territoires, 2,4 millions d’Ukrainiens (dont 428 000 enfants) souffrent de troubles liés à la catastrophe, selon les chiffres du ministère ukrainien de la santé. L’absence de démocratie en Ukraine comme en Biélorussie empêche tout devoir de vérité et de prise en charge médicale des victimes.
Source: 7 à voir – 4 octobre 2009
Liquidateurs de Tchernobyl, enfants, parents, population civile: tous victimes directes ou indirectes de la contamination nucléaire. Et la menace perdurera longtemps…
Fukushima: quel est le bilan humain?
Source: Arnaud Vaulerin, correspondant à Kyoto – Libération – 11 mars 2014 (Extraits)
Le 11 mars 2011, un séisme, un tsunami et un accident nucléaire ravageaient le nord-est du Japon. Les traumatismes demeurent. La reconstruction et la décontamination des terres et de la centrale avancent péniblement
Selon des chiffres de la police nationale japonaise, la catastrophe a causé la mort de 15 884 personnes (9 537 pour la seule préfecture de Miyagi) et blessé plus de 6 100 autres. Trois ans plus tard, 2633 individus sont toujours portés disparus et recherchés par des équipes de volontaires qui continuent à sonder les fonds marins et les côtes du littoral pacifique. Fin janvier, une enquête du quotidien Asahi Shimbun a révélé que dans les trois préfectures les plus touchées (Iwate, Miyagi et Fukushima), 2 973 personnes étaient mortes à la suite d’une fatigue physique ou psychologique ou de stress depuis le 11 mars 2011. Ces décès, qui concernent en majorité des individus seuls ou âgés, ont dépassé en nombre ceux directement causés par le séisme et le tsunami dans la préfecture de Fukushima.
Parmi les survivants, les enfants figurent parmi les victimes. Ainsi, 33,8% des garçons et filles âgés de 3 à 5 ans souffrent de stress et de dépression post-traumatique, d’après le ministère de la Santé qui a mené une étude dans les trois préfectures concernées. Plus inquiétant, la préfecture de Fukushima a annoncé en février que les cas confirmés ou suspectés de cancers de la thyroïde chez 254 000 enfants contrôlés atteignaient le chiffre de 75. D’autres enquêtes mentionnent par ailleurs une hausse des divorces, des familles séparées, de l’alcoolisme et des suicides depuis trois ans.
Quelle est la situation des populations déplacées?
Près de 267 000 personnes vivent encore dans des habitats temporaires et des préfabriqués. Après le 11 mars et le début de l’accident nucléaire à Fukushima Daiichi, plus de 470 000 habitants avaient été déplacés. Dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, 110 000 avaient été contraints au départ quand 50 000 autres décidaient de quitter leurs habitations pour fuir la contamination radioactive. Depuis, le gouvernement a promis la construction de 30 000 logements sociaux. Seulement 3% sont sortis de terre pour l’instant. Trois ans plus tard, la situation sur le terrain (lire notre reportage à Naraha) n’incite pas à l’optimisme car les habitants rechignent à changer à nouveau de vie après avoir découvert pour certains les avantages de villes plus grandes comme Iwaki, Koriyama ou Sendai. Surtout, les populations, notamment les jeunes parents, hésitent à revenir dans des zones certes décontaminées, mais où subsistent de nombreux «hot spots», ces endroits qui cumulent des taux élevés de radiation.
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