Limites de la société civile?

Il y a une crise démocratique des pouvoirs publics.

Source: Blog de JOP – 16 décembre 2014 (Extraits… adaptés pour donner au texte une valeur généralisable)

Il semble à peu près acquis à tout le monde qu’il y a a minima une défiance majeure – voire majoritaire – des citoyens envers les pouvoirs publics, fussent-ils locaux. À force de vouloir gouverner au milieu « pour tous… », d’écouter les sondages, les élus se sont enferrés dans des lignes incompréhensibles d’un point de vue idéologique. Ils ont abandonnés, une fois arrivés au pouvoir nombre de promesses portées par leurs partis politiques. Le chef d’Etat incarne à ce titre souvent cet État autocentré à force de vouloir contenter tout le monde – et d’abord les puissants. Il est le maître d’oeuvre d’une gestion qui nous apparaît complètement désordonnée, à force de naviguer sans cap.

Il y a une autre imposture : nous ne sommes pas une démocratie. Nous respectons les droits de l’homme, nous avons mis en place une séparation des pouvoirs etc. Mais nous ne sommes pas démocratique, au sens où le peuple n’intervient pas dans la gouvernance, la législation ou le contrôle du pouvoir, ou si peu.

Une imposture historique, qui a apposé un nom à une pratique qu’il ne désignait pas (démocratie pour gouvernement représentatif) et de très nombreuses trahisons ont pour longtemps entamé le lien de confiance entre le citoyen et le pouvoir représentatif. Ce qui fait tenir ce système politique est sans doute le fait que nous sommes encore la 5ème puissance économique du monde, que 50% des revenus sont redistribués, autrement dit que malgré la crise, nous sommes encore dans une situation de « prospérité » relative. Outre les violences symboliques et malgré les inégalités, une grande majorité de citoyens ont un toit, à manger, des soins en cas de nécessité, et l’accès à une éducation pour leurs enfants…

Oui mais les corps intermédiaires peuvent contrebalancer cette défaillance des pouvoirs publics, non ?

Les corps intermédiaires sont « des groupes sociaux et humains, situés entre l’individu et l’État » (Wikipédia). Autrement dit nous pouvons y retrouver, les partis, les syndicats (employeurs et employés), les structures de l’économies sociales et solidaires, etc. Quelle est la place des corps intermédiaires dans cette crise démocratique ? Question trop large, mais qui peut être abordée par quelques exemples révélateurs.

Où en sont les syndicats aujourd’hui ? La part des salariés syndiqués tend à se stabiliser.

Et les mutuelles, autrefois si proches de leurs adhérents ?

Les associations ?

Resterait la société civile…

La crise démocratique est totale, tant au niveau des pouvoirs publics que des corps intermédiaires. Mais la société civile en est responsable également. A force de se découper en petits morceaux sur Facebook, de se laisser diriger sans broncher par un gouvernement qui se comporte comme une entreprise (construction de la « marque France », véridique), les citoyens semblent se fragmenter, politiquement dilués, comme incapables de s’engager massivement dans un projet qui fasse sens pour tous, pour le bien commun. Un point partout : l’errance politique est partagée et portée par les élus ET les citoyens.

Alors, il y aurait un vrai risque d’autoritarisme dans l’air… ?

Pourtant, la monté des partis nationalistes est l’illustration que la société civile est prête à prendre de gros risques… Notre pouvoir représentatif est non démocratique mais nous gardons cette possibilité de sanctionner et de changer une équipe gouvernante ou légiférante à chaque élection, et nous avons d’importantes libertés publiques.

Si la menace se confirme, la société civile, à force d’individualisme (ou de « désindividuation collective »), aura-t-elle la capacité de s’organiser à nouveau pour empêcher une catastrophe politique et humaine ?