Fini la servitude!

Source: Bechir Houman – http://www.batinote.wordpress.com

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« Quelle époque terrible que celle où des idiots dirigent des aveugles »

cette citation, (oh! combien actuelle ) de William Shakespeare rejoint celle de cette célèbre phrase d’Étienne de la Boétie:

« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux »

Pour La Boétie , il ne peut exister de tyrannie sans assentiment du peuple. De ce point de vue, la servitude est donc par essence volontaire.

Le tyran est en effet toujours seul face à des millions d’hommes et il suffirait que ces millions d’hommes cessent d’obéir pour que la tyrannie disparaisse. Le rapport de force est toujours en faveur des gouvernés.

La nature nous soumet naturellement à nos parents et à la raison mais ne nous fait esclaves de personne. Nous sommes donc esclaves parce que nous le voulons bien.

Mais vivre libre, c’est être heureux. La servitude volontaire apparaît donc comme une réalité paradoxale, un problème qu’il s’agit de résoudre. Pourquoi donc les peuples acceptent-ils de se soumettre à un tyran ?

La première raison réside dans l’habitude.

L’homme qui connaît la liberté n’y renonce que contraint et forcé. Mais on s’habitue à la servitude et ceux qui n’ont jamais connu la liberté « servent sans regret et font volontairement ce que leurs pères n’auraient fait que par contrainte »

La deuxième raison est que les tyrans affaiblissent leur peuple.

Ils le feront par exemple en leur donnant des jeux, des spectacles. Le tyran allèche ses esclaves pour endormir les sujets dans la servitude.

Le tyran accorde des largesses à son peuple sans que celui-ci se rende compte que c’est avec l’argent même soutiré à ses sujets que ces divertissements sont financés.

Certains tyrans, avant de commettre leurs crimes, font de beaux discours sur le bien général et la nécessité de l’ordre public.

D’autres utilisent l’artifice de la religion pour susciter la crainte du sacrilège, utilisant la tendance de l’ignorant à la superstition.

Enfin, la dernière raison qui permet la tyrannie est qu’une partie de la population se met à son service par cupidité et désir d’honneurs.

Certains hommes flattent leur maître espérant ses faveurs, sans voir que la disgrâce les guette nécessairement, devenus complices du pouvoir. Ainsi se forme la pyramide sociale qui permet au tyran d’« asservir les sujets les uns par le moyen des autres »

Pour se maintenir en place le tyran a besoin d’un petit nombre d’individus qu’il laisse profiter du système. Il les « tient » par l’appât du gain, des honneurs.

Ainsi se maintient la structure pyramidale de la société que le tyran contrôle du sommet à la base grâce à une chaîne ininterrompue d’hommes à son service profitant de ses bienfaits. A la base de cette pyramide, le peuple ne fait que soutenir la domination d’une « bande organisée » dont le chef est « sacré ».

Conclusion : Il suffirait donc, que la base de cette structure renonce à soutenir l’édifice social en place pour que celui-ci s’écroule de toutes pièces.

La résistance et l’usage de la raison sont donc les moyens de reconquérir la liberté (La Boétie ne fait aucune théorie de la révolte populaire) car des tyrans on peut dire qu’« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » Il n’est donc pas besoin de combattre les tyrans, il suffit de ne plus consentir à la tyrannie.

« Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres » Caractéristique de l’idéalisme humaniste, la pensée de La Boétie.