Laquais du néo-libéralisme

« La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. » Noam Chomsky

La mondialisation néolibérale : vers une ploutocratie qui bipolarise la société

Source: Pierre Tourev – 4 juin 2006

La mondialisation néolibérale est une forme d’évolution du capitalisme fondée sur la recherche de gains de productivité que permet le commerce mondial au niveau de la planète. On le voit à travers les performances « record » réalisées par les grandes entreprises multinationales dans le but d’enrichir leurs actionnaires.

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http://www.telegraph.co.uk – Recherche par image Ronald Reagan, Brian Mulroney, Helmut Kohl and Margaret Thatcher in Toronto in 1988

Des marges toujours plus grandes impliquent de réduire toujours plus les coûts. Cela s’est traduit dans les pays développés par le dépeçage de l’Etat considéré par les néolibéraux comme étant aux mains d’une classe moyenne défendant ses privilèges. Ils y sont parvenus en imposant la toute puissance du marché et en mettant en concurrence les travailleurs de ces pays avec ceux des pays moins développés. Dans les pays pauvres, les néolibéraux ont réussi à déjouer les nationalismes par les privatisations, en ouvrant les marchés et en mettant en place un contrôle des dépenses publiques par l’intermédiaire de l’OMC.

La conséquence est une tendance à l’émergence, autant dans les pays développés que dans les autres, d’une société bipolaire avec un nombre restreint de personnes très riches et une immense majorité de pauvres.

Les richesses colossales entre les mains d’une minorité s’accumulent grâce à des de rentes de situation que permet l’exploitation d’une concurrence déloyale :

  • rapports de force favorables aux grandes entreprises multinationales vis à vis des producteurs de matières premières ou de produits agricoles
  • puissance des centrales d’achat de la grande distribution par rapport aux fabricants de biens de consommation courante
  • puissance du marketing et de la publicité qui permet de vendre des produits ou des services à des prix très nettement supérieurs aux coûts en jouant sur l’impact psychologique des marques et sur les effets de modes
  • corruption
  • pressions politiques…

Comment en est-on arrivé là ?

Les tenants du néolibéralisme ont largement investi les médias pour en faire une machine de guerre propre à retirer toute conscience politique aux peuples, à les rendre sensibles au matraquage publicitaire et à en faire de bons consommateurs.

A ce rythme-là, on peut facilement imaginer la société de demain, si nous n’y sommes pas déjà, comme une ploutocratie constituée :

  • d’une part de quelques multimilliardaires s’appuyant sur un ensemble de laquais oeuvrant à leur service :
    • ingénieurs, commerciaux, publicitaires, financiers pour faire tourner la machine à consommer et à accroître les profits
    • hommes politiques chargés par le biais du clientélisme d’assurer la pérennité de cette ploutocratie
    • journalistes disciplinés, animateurs TV, vedettes sportives, stars du show business et toutes les autres « VIP » médiatiques, chargés de délivrer au bon peuple sa dose d’opium quotidien.

et

  • d’autre part tous les autres hommes réduits, comme le dit l’économiste Bernard Conte, au rôle de « tube digestif », c’est-à-dire à produire et à consommer le peu qu’ils gagnent s’ils ont la chance d’avoir du travail, à vivre dans la précarité et dans la frustration devant les richesses qui s’étalent devant leurs yeux et qu’ils ne pourront jamais approcher ou tout simplement à mourir de faim.

Ceci vous paraît un peu caricatural. L’est-ce vraiment ? Si nous ne faisons rien maintenant la Terre a toutes les chances de devenir bientôt un immense élevage d’humains en batterie, tels des poulets.