Ouzbékistan: un pays parmi d’autres où on torture arbitrairement!

Des manifestations pour dénoncer la généralisation de la torture

Source: © Anaïd Lindemann – Amnesty International – 21 octobre 2014

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Des manifestations ont eu lieu dans 11 pays y compris en Suisse à Genève, pour braquer les projecteurs sur la pratique courante de la torture en Ouzbékistan.

Amnesty International a recueilli près de 200 000 signatures à travers le monde pour demander au président de l’Ouzbékistan de libérer immédiatement et sans condition Dilorom Abdoukadirova, prisonnière d’opinion incarcérée depuis 2010 pour avoir pris part à une manifestation en faveur de meilleures conditions économiques dans le pays.
Amnesty International déplore que, malgré des allégations crédibles selon lesquelles elle aurait été soumise à des actes de torture et des mauvais traitements, aucune investigation n’a été menée à ce jour sur ces allégations et aucun responsable présumé n’a été identifié ni traduit en justice. Dilorom Abdoukadirova purge actuellement une peine de 18 ans de prison pour des charges fallacieuses, à savoir tentative de renversement de l’ordre constitutionnel et violation du règlement de la prison.

Condamnée pour «tentative de renversement de l’ordre constitutionnel»

Dilorom a fui son pays en 2005 à la suite de manifestations à Andijan, où les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants, tuant des centaines d’entre eux, pour la plupart non armés. Elle a été arrêtée en 2010, lorsqu’elle est retournée en Ouzbékistan pour retrouver sa famille, après avoir passé cinq années en exil. À l’issue d’un procès inique, Dilorom a été condamnée à 10 ans d’emprisonnement pour «tentative de renversement de l’ordre constitutionnel». En 2012, elle a vu sa peine alourdie et a écopé de huit années supplémentaires de détention pour «violation délibérée du règlement de la prison». Lorsqu’ils l’ont vue au tribunal, en avril 2010, ses proches l’ont trouvée amaigrie et marquée par des ecchymoses au visage.

Manifestations simultanées dans 11 pays

Des manifestations ont pris place aujourd’hui, mardi 21 octobre 2014, dans 11 pays y compris en Suisse à Genève, pour braquer les projecteurs sur le cas de Dilorom et la pratique courante de la torture en Ouzbékistan.

«La torture en Ouzbékistan est une pratique généralisée et courante. Le gouvernement continue de mentir à ce sujet, plutôt que d’agir pour y mettre un terme. Cela doit cesser, a déclaré Maisy Weicherding, chercheuse sur l’Ouzbékistan à Amnesty International.

«La communauté internationale doit prendre en compte la pratique généralisée de la torture en Ouzbékistan dans le cadre des relations bilatérales avec ce pays.»

L’ouzbékistan échappe à la surveillance internationale

Amnesty International continue de recevoir des informations selon lesquelles des personnes sont torturées et maltraitées par les forces de sécurité lors de leur arrestation et par les gardiens lors de leur détention. Les pouvoirs publics n’enquêtent généralement pas sur les faits de ce genre.

L’Ouzbékistan semble déterminé à échapper à toute surveillance internationale. Ces dernières années, aucune organisation internationale indépendante, y compris Amnesty International, n’a pu se rendre librement dans le pays pour effectuer une surveillance indépendante des droits humains.