Nouveaux déséquilibres géostratégiques

Le monde change: faits à l’appui


 L’Irak, l’État islamique, les filières djihadistes

Note: le débat retranscrit par cette vidéo révèle l’incohérence de la politique occidentale au Moyen-Orient et rend compte de la complexité d’une situation héritée du début du XXème siècle (accord secret Sykes-Picot de 1916) et compliquée par la « pacification américaine en Irak » depuis l’interventions Etats-Unis dans ce pays en 2003.

Depuis l’invasion américaine en 2003, le chaos irakien n’a fait qu’empirer. Pays fracturé par la guerre civile, en partie occupé par l’organisation de l’État islamique, il est, avec la Syrie, la destination de nombreuses filières djihadistes. Pour en débattre : Pierre-Jean Luizard (CNRS), et David Thomson, journaliste… et appréhender les futurs redécoupages territoriaux au Moyen-Orient


 Le terrorisme d’Etat… généralisé?

Après avoir armé l’État islamique en Syrie, les États-Unis voient débouler les hordes barbares djihadistes sur l’Irak. La déstabilisation de ce pays, tout comme de la Syrie, fait partie du projet de démembrement du monde arabe sur des bases ethniques, confessionnelles ou tribales. Les multinationales n’ont cure de la confusion générée par cette situation, le principal étant pour elles de contrôler les champs pétroliers… et qu’Israël survive en tant qu’État juif. De la chute du bloc socialiste au 11 Septembre, une dizaine d’années aura ainsi été nécessaire pour instituer un ennemi de substitution au communisme, le terrorisme. Le cadre, c’est la stratégie du chaos, fait de désinformation systématique diffusée par des officines officielles, de mesures liberticides contre leurs propres concitoyens, d’occupations armées et de mainmise politique sur des peuples ayant perdu leurs initiatives civiques et leurs immunités. La doctrine, c’est la préemption militaire où faire fi des lois et de l’éthique est légitimé et où les justifications et les preuves sont délibérément manipulées pour fonder le massacre des néo-barbares dans une guerre totale du camp du bien contre l’axe du mal. Au terrorisme tout court, les États-Unis répliquent par le terrorisme d’État.


Guerres financières?

Pour le site belge express.be, la Russie et la Chine ont déclaré une guerre financière totale à l’Occident. Moscou et Pékin développent de nouvelles armes dans le domaine de la finance pour mener leur guerre froide contre l’Occident. Les deux superpuissances prévoient de travailler ensemble et de se concentrer sur l’affaiblissement de la suprématie du dollar comme monnaie internationale, la création de leur propre agence de notation, d’une banque de développement, et de systèmes de paiement concurrents de MasterCard et Visa.


Les Chinois ont créé leur propre agence de notation

Dagong attribue la note AAA à la Chine actuellement, et la note A à la Russie. En revanche, les Etats-Unis n’obtiennent qu’un A-. Ces cotes se fondent sur des données fondamentales telles que le ratio dette-PIB, qui sont plus favorables en Russie et en Chine. Une autre mesure prise par la Russie et la Chine pour saper la puissance financière de l’Ouest est la mise en place d’une banque de développement privée en concurrence directe avec le FMI. La Russie envisage également la création d’une « Union économique eurasienne » dans laquelle le rouble servirait de monnaie d’échange centrale. De son côté, la Chine souhaite développer l’usage du renminbi dans les transactions internationales


La Chine et la Russie s’allient pour créer une agence de notation commune

Source: Harold Thibault, correspondant de Shangaï – Le Monde – 4 juin 2014 (Extrait)

4431801_3_1959_ill-4431801-696e-russiechine-x1d1_3c9a9979614a6fb912061f1877fac0f8
| | Séverin Millet

 

Nouvelle offensive contre la toute-puissance des trois agences de notation occidentales : la Chine et la Russie s’associeront afin de bâtir un établissement concurrent. Le ministre russe des finances, Anton Siluanov, a expliqué, mardi 3 juin lors d’une visite en République populaire, que cet établissement se bornera dans un premier temps à évaluer les projets d’investissement communs, sans donner davantage de précisions, notamment sur le calendrier.
Moscou a, ces derniers mois, joué le rapprochement économique avec Pékin pour compenser l’isolement d’avec les puissances occidentales où l’a plongé la crise ukrainienne. Après une décennie de négociations, les deux voisins sont notamment parvenus, mercredi 21 mai, à un accord à 291 milliards d’euros garantissant à CNPC, le géant chinois de l’énergie plus connu sous le nom de Petrochina, la fourniture de gaz par Gazprom pendant trente ans.
L’entente économique entre ces deux membres permanents du Conseil de sécurité mobilisés contre l’hégémonisme américain est bâtie sur une relation faite d’opportunisme. « Le partenariat stratégique sino-russe n’est pas une alliance. Des points communs, notamment la pression américaine, rapprochent ces deux voisins dans de nombreux secteurs…